L'embouchure de la rivière Humber à Toronto (Photo satellite, Google Maps).

Les thèmes

du Sentier partagé


La première partie du Sentier partagé, en aval de la rivière et dévoilée le 11 juin 2011, comprend six aires d’interprétation et 16 panneaux explicatifs, tous bilingues français/anglais, accessibles depuis le boulevard Lakeshore.

    Chaque étape couvre successivement les thèmes suivants (à l’aide d’un ou plusieurs panneaux) :

  1. -le passé lointain de la rivière ;

  2. -le portage de Toronto ;

  3. -le chemin de fer puis les routes qui enjamberont la rivière ;

  4. -la navigation sur la rivière ;

  5. -la naissance du Toronto français et la famille Rousseaux (du nom du commerçant Jean-Baptiste Rousseaux établi sur ces lieux en 1791 et qui accueillera en 1793 les militaires anglais du Lieutenant John Grave Simcoe, soit la date trop souvent considérée comme la fondation de Toronto).

    Une 7e aire d’interprétation se situe sur l’autre berge de la rivière et aborde les marais de la rivière Humber et la savane de chênes (un écosystème indigène local et pratiquement disparu).

    La deuxième partie de la promenade est en amont de la rivière (au Sud de la rue Dundas). Elle est accessible depuis la station de métro Old Mill ou depuis le stationnement au nord du pont de pierre, à deux pas de l’auberge Old Mill Inn.

    Cette deuxième partie de la promenade comprend cinq aires d’interprétation supplémentaires, qui abordent les thèmes suivants :

  1. -les villages autochtones huron-wendat sur les berges de la rivière Humber ;

  2. -le moulin à eau King's Mill (en aval du pont de la Old Mill) ;

  3. -Teiaiagon, un village Sénéca, et la présence autochtone à Baby Point ;

  4. -les établissements des Mississaugas qui viendront ensuite sur les bords de la rivière Humber ;

  5. -le pont de la rue Dundas et Lambton Mills;

Une 13e aire figurant sur la carte doit être aménagée ultérieurement.


Télécharger la carte du Sentier partagé

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Charles-Antoine RouyerUne.html
Journaliste Une.html
Le sentier partagé : aux sources de Toronto

09 juillet 2011

Une nouvelle balade autoguidée confirme les origines françaises de la capitale ontarienne.

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L'un des panneaux du Sentier partagé illustrant le rôle de voie de communication importante de la rivière Humber en Nouvelle-France.

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Les premiers européens à Toronto étaient des Français, bien avant l’arrivée des Britanniques? Cette vérité historique trop souvent occultée est à présent rétablie, par la Ville de Toronto elle-même.


Un nouveau sentier autoguidé remontant aux racines autochtones puis françaises de Toronto vient en effet de voir le jour dans la capitale ontarienne, après plus d’une dizaine d’années d’efforts en coulisses par la Société d’histoire de Toronto (SHT).


Inauguré le 11 juin 2011, « Le sentier partagé / The Shared Path » est le dernier né des « Discovery Walks » de la Ville de Toronto, des promenades autoguidées ponctuées de panneaux d’information.


« Le sentier partagé est une composante du parc historique de Toronto et comprend 34 panneaux disposés sur 12 aires d’interprétation, sur 150 ha de parcs et 14 Km de sentiers », explique Lisette Mallet, la coordonnatrice du projet de parc historique de la SHT, qui a su naviguer avec diplomatie pendant trois ans les méandres administratifs pour mener ce projet de sentier à bon port.


LE PORTAGE DE TORONTO

« Le sentier partagé » débute à l’embouchure de la rivière Humber, dans l’ouest de la ville. La première rivière urbaine inscrite au patrimoine canadien, la Humber était une importante voie de communication pour les autochtones, puis pour les premiers explorateurs français, dont Étienne Brûlé, l’envoyé de Champlain dans cette région en 1615 puis Cavalier de Lasalle en 1680.


Le Sentier partagé emprunte en partie l’ancien portage de Toronto, qui longeait la rivière Humber et qui donnera plus tard son nom autochtone à la ville. La rivière Humber permettait de rallier le Lac Simcoe au nord, puis de là, rejoindre le lac Huron et, via la rivière des Français, Matawa et des Outaouais, se rendre jusqu’au fleuve Saint-Laurent.


Dès 1720, le marquis de Vaudreuil, gouverneur de la Nouvelle-France, ordonne la création d’un poste de traite ou « magasin royal de Toronto », sans doute sur un promontoire dominant la rivière Humber (Baby Point), afin d’empêcher la traite des fourrures avec les Anglais à Albany, de l’autre côté du lac Ontario. Un deuxième établissement français sera créé (1750), puis un troisième, le Fort Rouillé (1751) qui sera brûlé en 1759, suite à la chute de la ville de Québec.


UN PROJET COMMUN

Pour que ce premier volet du parc historique voit le jour, la Société d’histoire de Toronto (SHT)  a fait des concessions (et tissé des alliances, à l’image des premiers explorateurs français avec les autochtones.)


« Il a fallu faire le lien entre les besoins du projet et les possibilités de financement existantes, et beaucoup de flexibilité », résume Lisette Mallet, laconique. La SHT a en fait pu faire avancer ce projet grâce à une subvention de la Fondation Trillium de l’Ontario d’environ 90 000 $, permettant de financer le poste de la coordonnatrice à temps partiel pendant trois ans. « Il aura fallu beaucoup de coordination et de compromis. Notre vision du sentier partagé a du évoluer. Pour obtenir le financement des panneaux il a fallu fusionner avec les “ Discovery Walks ” ».


Le « Sentier partagé » fait ainsi officiellement partie du programme des « Discovery Walks » (Sentiers de découverte) de la Ville de Toronto. La promenade autoguidée a été réalisée en collaboration avec l’Office de protection de la nature de Toronto et de la région (TRCA), propriétaire de ce secteur riverain et Heritage Toronto (Patrimoine Toronto) pour la rédaction du texte des panneaux.


L’aménagement du sentier a donc été financé par des budgets existants de la municipalité. L’ensemble du coût total des travaux réalisés (infrastructures, aménagement paysager, panneaux)  est évalué à 2,5 millions $.


Cette collaboration avec la Ville implique que les panneaux d’interprétation couvrent l’ensemble de l’histoire du site et non pas uniquement le patrimoine français et autochtone. Du coup, la visite autoguidée survole l’évolution du site à travers les différentes communautés éthnoculturelles qui se sont succédées sur ces berges de la rivière Humber (autochtones, français, anglais, d’où le nom de  « Sentier partagé ») et au fil de la croissance de l’agglomération urbaine torontoise et des divers moyens de transports utilisés.


LA FINALITÉ DU SENTIER PARTAGÉ

Le nom officiel du Sentier partagé, l’un des éléments du futur parc historique de Toronto, figure en cinq langues, français, anglais et les langues des trois différentes nations autochtones qui se sont succédées sur le site, les Huron-Wendats, puis les Sénécas et les Mississaugas (Ojibway, qui vivent aujourd'hui à Hagersville, au Sud-Ouest de Hamilton).


Au bout du compte, cette fusion des différentes pages de l’histoire de la capitale ontarienne a sans doute été bénéfique pour ce sentier autoguidé, en espérant que, à terme, l’ensemble du projet de parc historique de la Société d’histoire de Toronto (SHT) voit le jour.


Pour l’heure, l’un des premiers objectifs du projet de la SHT semble avoir été en partie atteint. « Le parc a été conçu car les Torontois ne connaissent pas leur histoire et qu’il n’existe aucun musée de l’histoire de Toronto », explique Lisette Maillet, « Le parc existe pour raconter l’histoire de Toronto là où elle s’est déroulée, à partir de documents historiques et découvertes archéologiques et pour sensibiliser les Torontois à l’histoire francophone et autochtone. Le parc est aussi là pour aider à comprendre que le multiculturalisme à Toronto ne date pas d’hier. »

 

De g. à d.: Rolande Smith, Présidente de la Société d'histoire de Toronto (SHT), Lisette Mallet, Coordonnatrice du parc historique, Shirley Duffy, Cofondatrice de la SHT

La 6e aire d'interprétation et ses trois panneaux sur la naissance du Toronto français et la famille Rousseaux; au centre (en bleu) l'ancienne plaque de la Fondation du patrimoine ontarien.

Photo : Charles-Antoine Rouyer

La carte et le nom officiel de la promenade en français, anglais, huron-wendat, sénéca et Ojibway

(Cliquer sur la carte pour consulter une version plus grande).

Le pont moderne pour les cyclistes et les piétons qui enjambe la rivière Humber et une zone humide restaurée au premier plan.

Des canots passent sous le pont de la rivière Humber, comme au temps des autochtones puis des Français.

La première partie du « Sentier partagé » passe sous plusieurs ponts routiers et autoroutiers.

Des promeneurs lisent des panneaux du « Sentier partagé » lors de l'inauguration de la première partie, le 11 juin 2011.

Le futur parc historique


À terme, le parc historique de Toronto devrait s’étendre sur les deux berges de la rivière et comprendre de nombreux éléments, en plus des panneaux de la « Discovery Walk ».

    Lisette Mallet de la Société d’histoire de Toronto évoque notamment :

  1. - un centre d’interprétation dans la station de métro Old Mill, qui deviendrait la porte d’entrée principale du parc historique ;

  2. -un pont piéton pour enjamber la rivière Humber à la hauteur de la rue Old Dundas, pour éviter aux promeneurs d’avoir à ressortir de la vallée de la rivière Humber et de se replonger dans la circulation automobile du pont de la rue Dundas actuel ;

  3. -mettre davantage en valeur le site historique du Fisher’s Mill ;

  4. -utiliser des techniques de pointe pour rendre la narration historique plus vivante, soit des visites guidées électroniques (de type fichier audio via baladodiffusion, par exemple), voire la projection d’images virtuelles de personnages historiques qui conteraient les faits ;

  5. -ces personnages virtuels pourraient, qui sait, apparaître sous une ancienne structure en béton des années 60 existante sur le site, une « soucoupe volante » qui abritait jadis des toilettes (sur la berge Ouest, en aval de la rivière) et qui pourrait être transformée en petit amphithéâtre extérieur ;

  6. -développer le volet d’interprétation du village autochtone iroquoiens, Teiaiagon, ainsi que des premiers explorateurs français et du patrimoine du Baby Point (du nom de Jacques Baby, le seul notable francophone appartenant à l’oligarchie (« Family Compact ») de la première administration britannique.

Comment s'y rendre?


Les 13 aires d’interprétation du « Sentier partagé » sont organisées en deux parties, la première en aval, près de l’embouchure de la rivière Humber et la seconde plus en amont, entre la rue Bloor et la rue Dundas.

    Le vélo sera le mode de transport privilégié pour découvrir l’intégralité de ce sentier partagé en une seule visite.

    Le point de départ de la promenade autoguidée est accessible à vélo depuis le centre-ville de Toronto, par la piste cyclable en site propre qui longe le lac Ontario. (La carte des pistes cyclables de Toronto est disponible gratuitement en format PDF et dans la plupart des magasins de cycles de la ville.)

    La première partie du « Sentier partagé » n’est certes pas le cadre le plus ravissant ni bucolique qui soit à Toronto. La promenade passe en fait sous plusieurs ponts routiers et autoroutiers et sinue entre différentes voies rapides de circulation automobile. Le point de vue plaira toutefois aux amateurs de photos plutôt industrielles.

    La promenade longe tout de même un petit marais où l’on peut apercevoir des cygnes et traverse par endroits de ravissants petits bosquets d’arbres.

    En arrière plan, la silhouette blanche du pont cycliste et piétonnier qui enjambe la rivière Humber, ne manquera pas d’attirer l’attention par l’élégance de ses lignes, arrondies et épurées.

    À vélo, il sera d’ailleurs préférable de revenir sur ses pas et emprunter ce pont si l’on veut poursuivre la promenade à bicyclette et remonter jusqu’à la seconde partie de la balade autoguidée. Ou bien longer vers l’Ouest le Queensway (bretelle juste au Sud des derniers panneaux sur la Famille Rousseaux) et prendre le sentier à droite juste après le tablier du pont qui enjambe la rivière.

    Cette première partie du sentier est également facilement accessible en automobile par le boulevard Lakeshore, à partir du stationnement de la rue Windermere, juste à l’Ouest du High Park (non loin du Ceo Bistro & Martini Lounge au 1926 du Lakeshore Boulevard West ; stationnement payant).

    En transports en commun, il faudra compter au moins 30 minutes de tramway depuis le centre-ville (la ligne 501 Queen vers l’Ouest) et descendre à Windermere puis marcher vers le Sud.

    Pour se rendre à la deuxième partie du « Sentier partagé », il faudra rejoindre le parc Étienne Brûlé (juste au Nord de la rue Bloor et le pont qui enjambe la rivière à deux pas de l’Auberge Old Mill et du lieu-dit Baby Point) et marcher vers le Nord.

    Juste après le pont de la Old Mill, ne pas manquer sur la droite un panneau sur la rivière Humber, rivière du patrimoine canadien (panneau en trois langues : français, anglais et autochtone). Un peu plus loin, sur la gauche, entre la piste cyclable et la berge de la rivière Humber, le mémorial de Champlain rappelle le passage du fondateur de la Nouvelle-France dans ces contrées.

    La plupart des panneaux (bilingues français/anglais) de cette deuxième partie de la « Discovery Walk » se situent entre le pont de la Old Mill et Old Dundas Street. L’un d’entre eux est en aval du pont, sur la berge Ouest. La 13e aire d’interprétation se situera aussi sur la berge Ouest, entre la rue Bloor et la rue Dundas.

    Il est donc recommandé de réaliser une boucle, soit emprunter la berge Est puis revenir à son point de départ (stationnement ou station de métro) par la berge Ouest.

    A bicyclette il est possible de continuer la piste cyclable vers le Nord au-delà de la rue Dundas, jusqu’à la rue Eglinton ; revenir ensuite vers le centre-ville en empruntant le sentier de la Belt Line, voire même la piste cyclable de la Don Valley.


Carte du « Sentier partagé »