Renseignements

Scandinave et village Blue Mountain)

  1. La Mésopotamie ou l'invention de notre monde au ROM : billets 27 $,


  1. Mésopotamie (Wikipédia)

Toronto - La Mésopotamie est loin d’être aussi populaire que l’Égypte ancienne, avec ses pyramides, momies, sarcophages et autres pharaons mythiques tel que Toutânkhamon. Et pourtant… La Mésopotomie forme le berceau de la civilisation occidentale.


La Mésopotamie (soit l’Irak actuel et une partie de pays voisins) a vu l’apparition des premières villes, l’invention de l’écriture, sans parler de Babylone et son légendaire roi Nabuchodonosor, ses jardins suspendus et le monument qui aurait inspiré la tour de Babel biblique.


L’exposition qui a pris l’affiche du Musée royal de l’Ontario (ROM) le 22 juin 2013 jusqu’au 5 janvier 2014 s’intitule donc avec raison « La Mésopotamie ou l’invention de notre monde ».


En effet, c’est en Mésopotamie que la révolution agricole a vu le jour. Cette « révolution technologique », soit maîtriser la domestication des plantes puis des animaux avec l’élevage, a entraîné la sédentarisation de l’être humain. Le chasseur-cueilleur qui suivait ses proies et autres récoltes était auparavant nomade.


AGRICULTURE ET SÉDENTARISATION

Cette sédentarisation va provoquer une série de réactions en chaîne qui vont bouleverser le mode de vie des êtres humains. (NOTE : L’historien britannique Clive Ponting expose en détails ces mutations dans son ouvrage A New Green History of the World: The Environment and the Collapse of Great Civilizations, 2007, Random House.)


Ainsi, la sédentarisation a ensuite déclenché deux autres profonds changements qui ont amené l’apparition d’une nouvelle civilisation.


Les êtres humains devenus sédentaires ont par conséquent formé des villages et petit à petit, des villes. Le nomade est devenu urbain.


Parallèlement se sont développé la notion de propriété et la hiérarchisation de la structure sociale. En effet, n’étant plus nomades, les êtres humains pouvaient accumuler des objets sans avoir à les déplacer sans cesse. Sans parler de la propriété foncière, le terrain où ils résidaient à présent.


Par ailleurs, la révolution agricole a permis de dégager des surplus alimentaires qu’il a donc fallu gérer. Une classe de gestionnaire qui ne produisaient pas s’est donc constituée et avec elle une stratification et hiérarchisation de la société.


NAISSANCE DES VILLES ET DE L'ÉCRITURE

L’exposition du Musée royal de l’Ontario n’approfondit pas en détail toutes ces ramifications économiques et sociales de la révolution agricole. Elle se penche principalement sur la naissance des villes ; l’invention de l’écriture pour gérer les surplus agricoles puis le commerce international ; la création d’un code de justice.


Expliquer ces mutations grâce à des artéfacts archéologiques est une gageure que relève haut la main cette exposition « Mésopotamie ou l’invention de notre monde », avec toutefois deux lacunes importantes.


L’exposition du British Museum de Londres arrive de Hong-Kong après une première étape à Melbourne, en Australie. Elle est présentée en première Nord-Américaine au ROM de Toronto, la seule étape canadienne, avec plusieurs nouveautés conçues à Toronto.


Elle rassemble plus de 170 artéfacts, dont certains proviennent des collections du ROM, du Musée de l’institut oriental de l’Université de Chicago, du  Musée d’archéologie et d’anthropologie de l’Université de la Pennsylvanie à Philadelphie, et de l’Institut des arts de Detroit.


L’exposition est organisée en trois parties qui couvrent presque trois millénaires avant notre ère : Sumer en basse Mésopotamie, entre 4000 et 2000 ans avant notre ère ; l’Empire assyrien (1000-600 avant notre ère) et l’apogée et le déclin de Babylone (600-540 av. notre ère.)


Les sceaux-cylindres (permettant de marquer l’argile, l’ancêtre des sceaux officiels en cire) jouaient un rôle de premier plan dans la comptabilité des denrées agricoles, au même titre que les tablettes en écriture cunéiformes (symboles).


Ces artéfacts côtoient d’autres objets plus artistiques tels que d’imposants bas-reliefs en pierre, quelques parures et l’une des rares statues en trois dimensions d’un roi.


NOUVEAUTÉS À TORONTO

L’éclairage particulièrement soigné de l'exposition du ROM met très bien en valeur la plupart des œuvres, qui jaillissent de la lumière dans une pénombre ambiante.


La muséologie fait aussi appel aux nouvelles technologies numériques. Deux animations, par exemple, expliquent en mouvement la narration de scènes fixes dans plusieurs bas-reliefs.


Le clou de l’exposition s’avère être une autre primeur de l’exposition à Toronto, conçue par le ROM : un survol de Babylone en images de synthèse projeté sur un immense écran pendant deux minutes trente.


Les concepteurs du ROM derrière cette version 3.0 de l’exposition ont également intégré quatre kiosques au fil de la visite (des cubes blancs) pour offrir un regard contemporain sur certaines inventions : l’écriture comptable ; le leadership et le culte de l’image ; la mondialisation et la guerre pour asseoir sa domination économique ; la justice, crimes et châtiments).


Deux vidéos ont aussi été ajoutées par le ROM, sous forme de prologue (très réussi) et d’épilogue, pour assoir à nouveau le contexte général.


DEUX LACUNES IMPORTANTES

Par contre, l’exposition du ROM n’approfondit malheureusement pas la structure de la langue cunéiforme de la Mésopotamie et laisse le visiteur sur sa faim à ce registre.


Par ailleurs, les conservateurs encensent avec raisons les innovations technologiques et économiques qui perdurent de nos jours à la suite de la révolution agricole.


Mais ils ont tout simplement fait l’impasse sur une autre conséquence majeure de l’agriculture : la catastrophe écologique due à l’irrigation, soit la salinisation des sols qui deviendront finalement infertiles, provoquant du même coup d’importantes crises économiques et sociales et contribuant au déclin de ces civilisations.


Un autre enseignement contemporain venu de la nuit des temps issu de « l’invention de notre monde ».

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Charles-Antoine RouyerUne.html
Journaliste Une.html

La Mésopotamie, berceau de notre monde

6 juillet 2013

Une exposition en première nord-américaine au Musée royal de l’Ontario de Toronto.

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L'exposition du British Museum de Londres présente des nouveautés conçues à Toronto ayant recours à la technologie numérique.

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Photo : Charles-Antoine Rouyer


Diaporama + vidéo

ci-dessous

Pays entre deux fleuves

Mésopotamie : du grec Mesopotamíos, de meso « entre, au milieu de » et potamós, « fleuve », soit le pays « entre deux fleuves ») le Tigre et l'Euphrate dans le Moyen-Orient actuel, en majorité l’Irak et une partie de la Syrie et de la Turquie.


Civilisation : ensemble des phénomènes sociaux et culturels communs à une grande société, à un ensemble de sociétés. La civilisation égyptienne. Les civilisations précolombiennes. La civilisation de l’audiovisuel.


Étymologie : de civiliser ; du latin civilis, « relatif au citoyen ».

Source : Antidote

Source: La Mésopotamie ancienne, © archives Laroussehttp://www.larousse.fr/encyclopedie/data/images/1011158-La_M%C3%A9sopotamie_ancienne.jpg
Photos : Charles-Antoine Rouyerhttp://www.larousse.fr/encyclopedie/data/images/1011158-La_M%C3%A9sopotamie_ancienne.jpg
Photos : © The Trustees of the British Museum et ROM 2013http://www.larousse.fr/encyclopedie/data/images/1011158-La_M%C3%A9sopotamie_ancienne.jpg


D'autres vidéos sur l'exposition + entrevues seront disponibles sou peu.


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Entrevue avec Jacques Lavoie, éducateur francophone au Musée royal de l'Ontario (ROM) sur les innovations en Mésopotamie, notamment l'écriture à la suite de la révolution agricole.http://www.larousse.fr/encyclopedie/data/images/1011158-La_M%C3%A9sopotamie_ancienne.jpg